Alors que la France est vaincue par les Allemands, les Italiens lui déclarent la guerre le 10 juin 1940. Du 20 au 25, leurs offensives vont être mises en échec par l’armée des Alpes, tandis que les troupes allemandes venues de la vallée du Rhône ne parviennent pas à percer la ligne de défense mise en place pour leur barrer le passage.
Des éclaireurs du 86e BCA sont postés dans la neige, 1940
Le 3 septembre 1939, l’Italie déclare non-belligérante dans le conflit qui oppose l’Allemagne à la France et è la Grande-Bretagne. Malgré l’alliance des Italiens avec les Allemands, les Alliés espèrent que, comme en 1915, l’Italie finira par rejoindre le camp des démocraties. En juin 1940, le général Olry, commandant de l’armée des Alpes, ne dispose plus que de 185 000 hommes dont 85 000 en premier échelon sur 550 000 dont il disposait à la mobilisation, une grande partie ayant rejoint la Norvège ou le front du nord de la France.
87 sections –d’éclaireurs-skieurs tiennent ainsi toute la frontière dans des secteurs qu’ils connaissent parfaitement. L’intention du général Olry est de livrer une bataille d’arrêt sur les cols, en utilisant la puissance de feu de ligne de résistance fortifiée des Alpes. Prolongement de la ligne Maginot, elle est constituée sur près de quatre cent kilomètres de différents ouvrages modernes bien équipés dont les armes prennent en enfilade les vallées les routes et les sentiers. Du lac de Genève à l’Ubaye, le terrain est très favorable à la défense, alors que de L’Ubaye à la mer, il convient mieux à une éventuelle offensive italienne.
Servants italien d’un mortier lors de l’attaque dans les Alpes près de Maurienne juin 1940
Le 10 juin 1940, l’Italie déclare la guerre à la France déjà vaincue par les Allemands. Le 14 l’escadre française de la Méditerranée bombarde Gênes afin d’éloigner la menace navale italienne des côtes françaises. L’aviation ennemie riposte le lendemain et attaque divers points du sud de la France. Mal préparée, devant affronter un froid très vif, mais courageuse et combative avec ses 400 000 hommes, l’armée italienne va attaquer les positions françaises du 21 au 24 juin. Malgré une supériorité numérique très importante, elle va subir d’énormes pertes, car elle se heurte à des soldats français bien retranchés avec de l’artillerie placée sur les hauteurs : Attaque par le col du Petit-Saint-Bernard, tentative sur la Tarentaise ou les Italiens parviennent difficilement à progresser de quelques kilomètres sur les lieux mêmes de la fameuse intervention du lieutenant Jean Bulle qui, descendu en rappel le long de la paroi rocheuse, arrêta l’ennemi au fusil-mitrailleur. En Maurienne, l’ennemi est obligé de se replier avec des pertes énormes, de même que dans le Briançonnais, dans le Queyras et dans la vallée de L’Ubaye. Dans les Alpes-Maritimes, Mussolini lance 80 000 hommes pour conquérir Menton et se heurte aux 38 000 combattants du 14e corps d’armée du général Montagne. S’ils parviennent à s’emparer d’une petite partie de la ville, c’est au prix de lourdes pertes.
Chasseur alpin de l’armée des Alpes dans les Alpes-Maritimes en 1940.
Le 24 juin, l’armistice conclu entre la France et l’Italie met fin aux combats sur le front des Alpes. En quatre jours, l’armée italienne a perdu 6029 hommes, tuées blessés ou disparus, contre 65 du côté français. Cependant, l’armée des Alpes n’a pas eu à combattre les seules forces italiennes car, venant de la vallée du Rhône, le XVIe corps motorisé allemand attaque sur ses arrières dans le secteur de la Drôme. Pour s’y opposer, le général Cartier récupère 23 000 hommes venus d’unités en retraite et rassemble une force de 30 000 hommes combattants, 170 canons et une dizaine de blindés. Les Allemands engagent des unités blindées et des troupes de montagne. En tout 65 000 hommes, appuyés par plus de 600 chars et blindés, des centaines de pièces d’artillerie et de l’aviation.
À partir du 20 juin, l’ennemi attaque, persuadé de ne pas rencontrer de résistance sérieuse. Toutefois les Français, installés sur les hauteurs, mettent en œuvre des destructions préparées en avant de la position de résistance, ouvre le feu et provoquent de très importants dégâts, ce qui entraîne l’arrêt de l’avance allemande, notamment à la hauteur de Voreppe face à la 3e Panzerdivision, malgré les assauts répétés de l’ennemi, les hommes du général Cartier maintiennent leurs positions. Cette résistance va permettre au reste de l’armée des Alpes de poursuivre ses combats contre les Italiens. Avec à peine plus de 215 000 hommes, 986 pièces d’artillerie et une dizaine de chars , l’armée des Alpes et le groupement Cartier ont tenu en échec plus de 400 000 soldats germano-italiens. Le 25 juin, L’armée invaincue sera contrainte de déposer les armes.